Pour le jardin ou votre campement, vous souhaitez faire des installations pas chères et pas compliquées ? Que personne ne vous volera ? Essayez les techniques scoutes pour construire une table !
Préambule
Comme pour l’ensemble des articles de ce blog, je n’ai eu aucun contact d’aucune sorte avec les marques éventuellement citées et ai acheté sur fonds propres les produits évoqués.
Un exemple de besoin
Que faire face à des personnes (randonneurs ? chasseurs ?) suffisamment « indélicates » pour fracturer un volet au pieds-de-biche et casser une vitre pour entrer dans la maison/chalet perdu(e) dans la montagne que vous « retapez » petit-à-petit ? Comment organiser une fête là-bas et permettre à tout le monde de s’asseoir pour manger et peut-être même boire ? Il vous faut du matériel sur place. Mais les accès sont difficiles et vous ne pouvez pas apporter trop de matériel et le laisser sur place. Et oui, ceux qui s’abritent chez vous en entrant par effraction ne repartent même pas les mains complètement vides…
Une solution : utiliser les techniques du scoutisme pour monter une table en bois utilisant comme lien principal de la corde !
A prévoir
Matière première
De la corde résistante
Des perches : un rondin d’une certaine longueur et de petit diamètre (cf. photos ci-après). On peut les acheter ou les couper si on a l’autorisation (voir avec le propriétaire du terrain).
Des croûtes : ce sont les déchets des scieries. Parfaitement plat d’un côté et on a l’écorce de l’autre. La croûte, quoi !
Outils
Des gants (pour éviter les échardes)
De quoi couper le bois, le cas échéant. Dans le retour d’expérience décrit ici, on avait une tronçonneuse à disposition. Gros gain de temps même si ce n’est pas très écolo… Prévoyez donc : scie bûcheronne et hachette (si vous avez besoin de couper les branches sur les troncs)
Marteau et quelques clous (prévoir les dimensions adéquates…)
Pelle et pioche, éventuellement, pour faciliter l’ancrage
Un niveau à bulle… ou tout autre objet permettant de vérifier efficacement le niveau.
Principe de la table
S’il fallait décrire le principe, nous dirions :
- Un trépied à chaque extrémité.
- Entre chaque trépied, une perche.
- Sur cette perche, des croûtes.
Mais une photo vaut mieux qu’un long discours !
La réalisation
Première étape : réaliser les trépieds avec le nœud de « Tête de bigue »
Ouh là ! ça y est, on parle de nœuds ! ça fait peur ! Les nœuds nécessaires ici sont accessibles à tout un chacun. Mieux, même si on les a connus et oubliés, rien qu’en prenant le temps d’y réfléchir, on les retrouve !
Principe du nœud de tête de bigue : dessus-dessous à l’aller et au retour (cf. photo). Une fois que quatre ou cinq tours sont finis, on en fait d’autres perpendiculairement. Une fois que c’est fait, on retourne la perche du milieu. Il suffit alors de lever le tout et notre trépieds est prêt !
Si ça n’est toujours pas clair, voici une explication détaillée avec schémas.
Deuxième étape : la fixation des perches de support du plateau et des bancs grâce aux « brêlages »
Pour faire tenir perpendiculairement les perches avec les trépieds, on fait des brêlages. Il s’agit de nœuds reposant sur le même principe que le nœud de « Tête de Bigues » : dessus-dessous. Pour le nœud de « Tête de Bigues », on suivait un trajet horizontal mais on va ici devoir suivre un trajet de carré. Au bout de quatre ou cinq tours, on passe là aussi la corde de façon à serrer (on « étrangle » ou « étouffe »). Non seulement, le nœud est apte à recevoir des masses importantes mais les perches ne bougeront que légèrement sur l’axe vertical.
Une précision : la perche de support du plateau est à l’intérieur et la perche de support de banc est l’extérieur (cf. photo finale).
Là aussi, vous pouvez vous référer à une explication détaillée avec schémas.
Troisième étape : plateau et bancs
C’est là qu’interviennent les clous ! On cloue deux fois de chaque côté les croûtes sur leur perche de support. Elles sont installées perpendiculairement pour favoriser la résistance (cf. photo du plateau ci-dessous). On cloue alors une croûte pour faire le banc et c’est réglé !
Subtilité
Dans notre cas, en raison de la pente, un des trépieds a été remplacé par un pieu et une corde. Il sera possible plus tard d’ajuster la tension en fonction des besoins.
Comme on l’évoquait plus haut, on peut également faire des petits plateaux sur le côté de la table. Autre subtilité, on place souvent une perche en haut entre les deux trépieds. Elle peut permettre de contribuer à la stabilité de l’ensemble mais aussi servir de support pour installer une bâche afin d’être à l’abri en cas de pluie…
La table peut enfin être améliorée de différentes manière : lisser le plateau, assurer la fraicheur… A chacun d’imaginer des moyens économiques/écologiques pour la rendre encore plus pratique, plus hygiénique, etc.
Résumé
Durée
Hors préparation du matériel (variant sensiblement selon les situations), à quatre, comptez 4h de montage.
Complément sur la matière première
Perches : elles peuvent s’acheter en scierie. Mais il est aussi tout à fait possible de prendre contact avec les mairies ou l’ONF pour pouvoir couper un arbre gratuitement. En effet, ça évite aux pouvoirs publics de payer pour le faire. Il faut donc se renseigner et quelqu’un vous indiquera les arbres que vous êtes autorisé(s) à couper et embarquer ! Testé il y a quelques années avec l’ONF !
Croûtes : on disposait ce weekend d’une vingtaine de croûtes pour 20€. Faites le calcul…
Info de dernière minute
« Jappy », qu’on l’appelle parfois, la table ! Ou encore table à tête de bigue. Et si vous voulez en voir une plus élaborée, voir la page sur le site « la Toile scoute ».