Vous savez où chercher des itinéraires de randonnée à vélo ou à pieds ou encore des anciennes voies ferrées et vous avez remarqué que les cartographies collaboratives (openstreetmap, openrailwaymap, opencyclemap, etc.) ne les mentionnaient pas ? Vous avez envie de corriger ce manque ? Suivez le guide !

Préambule

Comme pour l’ensemble des articles de ce blog, je n’ai eu aucun contact d’aucune sorte avec les marques éventuellement citées et ai acheté sur fonds propres les produits évoqués. 

A la recherche d’itinéraires…

Vous savez où chercher des itinéraires de randonnée à vélo ou à pieds ou encore des anciennes voies ferrées :

• Vélo : Peut-être grâce à nos conseils, vous consultez opencyclemap et surtout waymarkedtrails
• Marche : Waymarkedtrails est votre ami !
• Anciennes voies ferrées : openrailwaymap

Mais vous avez constaté qu’un itinéraire officiel balisé sur le terrain (randonnée à pieds ou à vélo) ou qu’une ancienne voie ferrée dont vous avez retrouvé le tracé – peut-être grâce à nos conseils – n’étaient pas référencés sur ces sites  ? Vous avez envie de corriger ce manque. Voici quelques éléments indispensables avant de se jeter à l’eau.

Plusieurs cartes, une seule base de données

Etape 1 – La base de données

De façon intuitive, openstreetmap (OSM) est une carte, tout comme openrailwaymap ou opencyclemap. Et bien, pas exactement ! OSM, c’est surtout une base de données. Il s’agit de référencer les informations qui seront affichées ultérieurement sur une carte. Par exemple, imaginons qu’on ait dans la base de données les informations suivantes pour un segment :

• Les coordonnées (latitude, longitude) des points de départ et d’arrivée
• Les coordonnées des points intermédiaires qui permettront au segment d’avoir une forme
• Et les informations sur le type de tronçon. S’il s’agit d’une voie de circulation, par exemple : quels véhicules sont autorisés/interdits ? est-ce à double-sens ? est-ce éclairé ? quel est le type de revêtement ? quel est le nom officiel de l’axe (ex. « rue Jean-Jaurès ») ?

La base de données d’OSM est donc constituée de nombreux points et segments avec chacun des caractéristiques spécifiques.

Etape 2 – Les cartographies ou « rendus »

Une base de données n’a d’intérêt que si elle est exploitée à travers des mises en forme. Le projet openstreetmap présente donc une carte montrant un certain type de rendu : www.openstreetmap.org. Mais cette même base de données, si elle est bien complétée, peut permettre de cartographier beaucoup de choses : mettre en avant ce qui concerne l’automobiliste (routes, stations-services ou bornes de recharge pour véhicules électriques, garages…), le cycliste (pistes et bandes cyclables, arceaux pour accrocher son vélo, ateliers de réparation…), celui qui s’intéresse aux trains (voies ferrées actuelles et type d’exploitation, voies inutilisées, lignes disparues…), etc. Le projet ne prévoit pas d’intégrer directement d’autres types de cartographies (qu’on appelle ici « rendus »). A chacun, selon ses besoins, de réaliser son propre rendu et l’héberger à sa convenance.

C’est ainsi qu’on peut consulter, par exemple, plusieurs cartes sur le vélo :

• Celle de la start-up Géovélo qui ajoute les disponibilités en temps réel des vélos en libre-service de plusieurs agglomérations mais aussi un moteur de recherche d’itinéraire maison
• Celles des associations locales de promotion du vélo qui ajoutent des informations par rapport à la base de données OSM ou en corrigent certaines (ex. carte de l’association « La Ville à vélo » de Lyon)

Etape 3 – Les itinéraires ou « routes » (ou « relations »)

Pour l’instant, nous avons vu qu’OSM était une base de données qui contenait un certain nombre d’informations sous forme de segments ou points. Vous vous demandez alors peut-être comment faire apparaître des itinéraires comme la Vélodyssée (EuroVelo 1) ou l’autoroute A7 ? C’est là qu’apparaît la notion de « route » ou « relation ».

Il s’agit d’un objet reliant symboliquement plusieurs segments disposant chacun de leurs propres caractéristiques (ou « attributs ») parfois très différents. C’est très utile notamment pour une « véloroute voie verte » qui peut concerner à la fois des voies réservées aux modes de déplacements non motorisés (les voies vertes) et des portions sur voirie partagée avec les véhicules motorisés lorsque cette circulation-là est réduite et qu’il n’y a pas de voie verte à proximité.

Waymarkedtrails est un bon moyen de comprendre cette notion. Vous y trouverez les « relations » qui ont été référencées dans la base de données. C’est également, à mon sens, un excellent moyen de comprendre la notion de « rendus » abordées à l’étape 2. En effet, en utilisant le même fonds de carte, sur waymarkedtrails, vous pouvez choisir de faire ressortir les itinéraires à pieds, à vélo, à VTT, en rollers ou sur votre fidèle destrier !

Participer à openstreetmap

De mon point de vue, même s’il présente des caractéristiques qui font penser à Wikipédia, openstreetmap est moins facile d’accès. Il faut tout d’abord avoir bien compris les notions qu’on vient d’aborder. C’est vital ! Dans le cas contraire, vous risquez de faire comme moi : vous inscrivez le tracé d’une ancienne voie ferrée en le superposant avec les voiries existantes… et votre contribution disparaît !

Pour participer efficacement  au projet et ne pas risquer de voir ses contributions disparaître, il faut retenir au moins trois logiques.

Logique A : cartographier le visible et/ou actuel

« Aide au déplacement » plutôt que simple « cartographie »

La base de données d’openstreetmap a pour vocation de faire ressortir des choses visibles sur le terrain. Si c’était votre intention, ne comptez pas cartographier l’ensemble de l’ancien amphithéâtre de Lugdunum (Lyon). Aujourd’hui une seule partie est visible et c’est cette portion qui peut apparaître.

On peut éventuellement regretter qu’il ne soit pas possible d’entrer dans la base de données ces informations historiques avec un attribut de type « date ». Au-delà du rendu actuel, ceci permettrait des rendus historiques basés sur les dates renseignées. D’autres y ont certainement pensé avant nous. Si ça ne s’est pas fait, c’est entre autre parce que l’hébergement de la base de données et son maintien demandent du temps et de l’argent. Le projet openstreetmap se concentre donc sur la logique « d’aide au déplacement » plutôt que celle de « cartographie ».

Le paradoxe des anciennes lignes ferroviaires

Vous noterez d’ailleurs que la cartographie des lignes anciennes va un peu à l’encontre de cette logique… C’est pourquoi, certains contributeurs s’écharpent pour laisser ou, au contraire, retirer de la base de donnée les attributs tels que « razed » pour une voie ferrée. En effet, « razed » permet d’indiquer une portion de voie qui a disparu et dont les traces sont complètement invisibles, y compris l’itinéraire. Ce peut être le cas dans un secteur où des maisons ont été construites sur l’itinéraire ou, encore plus compliqué, lorsque ce sont des immeubles apparus sans se baser sur les parcelles correspondant initialement à la voie ferrée.

Si vous êtes curieux, vous pouvez commencer à explorer la documentation OSM sur le sujet.

Logique B : les caractéristiques des secteurs traversés sont indiquées par les « attributs »

Puisqu’on parle d’attributs, c’est l’occasion d’insister sur cette notion ! Si une ancienne voie ferrée a été aménagée en voie verte sur une portion de son itinéraire, vous repérez la portion concernée et ajoutez ou modifiez les attributs concernés. Par exemple, l’attribut « surface » peut passer de « gravel » à « asphalt » si elle a été goudronnée. Si un panneau réglementaire de type « voie verte » a été installée au début et à la fin de la portion, vous pouvez indiquer « designated » aux lignes « à pieds » et « vélos » et « no » à la ligne « véhicules motorisés ». Vous ne voyez pas ce que je veux dire ? Vous comprendrez tout plus tard. Pas de panique !

Là aussi, je vous invite à explorer la documentation OSM sur le sujet.

Logique C : n’indiquez des « relations (ou « routes ») que si elles existent sur le terrain

Parfois, on connaît des itinéraires particulièrement agréables. Parfois même, on a remarqué sur le terrain qu’une variante à l’itinéraire officielle de tel ou tel trajet était bien plus adaptée. Attention ! Sur OSM, on ne cartographie que ce qui existe objectivement et plus spécifiquement, ce qui est indiqué sur le terrain. Votre itinéraire ou votre variante sont peut-être plus pertinents que l’officiel mais si on va par là, la base de données risque de bientôt devenir un champ de bataille entre partisans d’une solution ou d’une autre !

C’est là qu’intervient la logique des cartographies des associations locales de promotion du vélo évoquées plus haut. Si vous le souhaitez, vous pouvez créer votre propre rendu en vous basant sur OSM. Vous laissez alors dans la base de données OSM ce qui peut y figurer (rappel : ce qui existe objectivement et est indiqué sur le terrain) tout en rajoutant une ou plusieurs couches supplémentaires sur la(les)quelle(s) apparaissent les informations qui vous plaisent ou vous paraissent utiles comme dans cette carte l’association lyonnaise La Ville à vélo.

J’ai compris ! Comment je fais ?

ça y est ! Tout est clair. Vous souhaitez passer à la phase pratique. Dernière chose avant de vous lancer dans le bain : sachez qu’il existe plusieurs outils de modification. Le plus simple pour débuter s’appelle « ID ». Vous n’avez rien à installer sur votre ordinateur. Mais plutôt que d’entrer dans les détails, je vous laisse en compagnie du guide pour débutants.

Merci d’avance pour votre participation à la cartographie collaborative !