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Rando vélo : Aix-les-Bains – Lyon par la ViaRhôna – Le résumé 3-4

Rando vélo d'Aix-les-Bains à Lyon par la ViaRhôna

Rando vélo d'Aix-les-Bains à Lyon par la ViaRhôna

Suite du résumé de la rando d’Aix-les-Bains à Lyon en empruntant la ViaRhôna, tronçon de l’EuroVelo17. Damien, Maxime et moi sommes partis pour quatre jours et trois nuits. Demain soir, nous serons déjà à Lyon !

Préambule

A nouvelle forme de rando vélo, nouveau type de compte-rendu ! Je résume ici l’expérience humaine et les lieux et éléments remarquables rencontrés. Pour les deux premiers jours, l’article est là. Je consacrerai un autre billet aux avis sur les prestations matérielles sollicitées : train, réparateur de vélo (spoiler alert !), camping…

Jour 3 – De Morestel à Hières-sur-Amby, chez Jean-Claude et Corinne

Ce matin, c’est la bonne ! Enfin…

Ce matin, l’expérience commence à se faire sentir. Il est 9h30 et nous sommes fin prêts pour partir et prendre le petit-déjeuner dans un endroit convivial un peu en dehors de Morestel. Maxime s’élance le premier. On lui demande de s’arrêter tout de suite. Sa roue arrière est à plat. Malgré l’efficacité de Damien, changer une chambre à air est toujours un peu long.

Finalement, le petit-déjeuner sera pris sur place. De même, pour éviter de perdre du temps et transporter un poids inutile, on repousse l’achat du repas de midi à plus tard.

Retrouver la ViaRhôna

Un peu sur les nerfs, le début de matinée est source d’incompréhension. C’est moi qui guide. Je n’ai pas vérifié l’itinéraire de la ViaRhôna et ai pris pour repère le Rhône. Je cherche à couper au plus court sans rencontrer trop de relief défavorable. Maxime veut reprendre au plus vite le trajet officiel de la véloroute voie verte. Voyant que l’itinéraire proposé par Géovélo n’a rien d’enthousiasmant, je me tourne vers le tracé de l’EuroVelo sur Viewranger. Nous réalisons alors que ledit tracé est proche de nous mais qu’il s’éloigne du Rhône. Pour quel motif ? Ce n’est pas une question d’aménagements car il est tout neuf ! Volonté de desservir Morestel à tout prix ? Contraintes posées par le site nucléaire de Creys-Malville ? Peu importe ! Nous sommes de retour sur la véloroute.

D’anciennes portions ferroviaires ?

Certaines portions en voie verte pourraient être d’anciennes portions ferroviaires. Certains bâtiments ressemblent à des gares… Gagné ! Nous rencontrons notamment celle d’Arandon. Il s’agit de l’ancien chemin de fer de l’Est de Lyon, parfois appelé « CFEL » ou « EL » (cette dernière appellation étant celle utilisée à l’époque par la compagnie correspondante).

Carte postale de la gare d’Arandon (Isère) à l’époque du Chemin de fer de l’Est de Lyon (ou « CFEL » ou « Est de Lyon » / image affichée par lien depuis le site https://www.cparama.com/forum/cartes2018/1542003142-ZArandon-6952.jpg)

Une découverte surprenante : l’ancien camp d’internement d’Arandon

A proximité de la gare, un long bâtiment abandonné nous interpelle. Spot d’Urbex ? Non. Une usine vide et présentant peu d’intérêt en tant que tel. Wikipédia nous en dit un peu plus et on a de quoi être surpris…

[…] En février 1939, M. Vialle, maire, accepta de louer les locaux de son usine inactive pour accueillir, à partir du 12 juillet, 1.300 républicains espagnols, principalement des familles, dans un premier temps. Il devint, en octobre 1939, un centre de rassemblement des étrangers pour les internés juifs. Il s’agissait d’un camp de concentration français, selon la terminologie de l’administration de Vichy. Le camp aurait fermé ses portes vers février 1940, semble-t-il, par l’envoi vers le camp de Loriol des derniers occupants, soit 90 juifs le 11 mars.

L’usine a retrouvé sa vocation en 1946 avec la SOFAL (fonderie d’aluminium) jusqu’à sa cessation d’activité en 1967, avec cession de l’usine à la société Pierre Calignon (fonderie de fonte). Celle ci dépose le bilan en 1987 pour être reprise par les fonderies G-H Bouyer qui ferment le site définitivement en 1993. Le site sert ensuite de stockage de pneu puis de matières chlorées jusqu’à sa dépollution.

On l’ignore parfois mais la France a créé des camps dès l’accueil des Républicains espagnols. Ces camps ont parfois servi plus tard pour enfermer des personnes (citoyens français ou non) en raison de leur origine réelle ou supposée : juifs, gens du voyage… Apparemment, ce camp n’est pas très connu même dans la région. Un article pour se faire une idée des conditions de détention

Au milieu des champs entre deux sites liés aux carrières

Nous reprenons le vélo et profitons de cette belle journée, loin de cette période troublée. La portion sur laquelle nous nous trouvons désormais est très agréable. Les petits désagréments mécaniques du matin semblent bien loin !

Parallèlement à l’itinéraire de la ViaRhôna, nous remarquons un étrange cheminement. Il pourrait s’agit d’un tapis roulant enterré ou de tuyaux sous pression permettant de relier deux sites de type « carrière » (voir page 151 du rapport de présentation (livre 1) du Schéma de cohérence territorial (SCOT) local).

Cependant, l’heure tourne et il commence à faire faim ! Les soucis reviennent…

Trouver à manger

Cette portion est particulièrement agréable pour son calme. Lorsqu’on cherche à se ravitailler, l’avantage se transforme en inconvénient… Il nous faudra finalement attendre d’arriver à Montalieu pour trouver un commerce (ici, un supermarché). Entre temps, à Quirieu, nous aurons découvert ce qu’est un « bacha » (bâcha ?). En Dauphinois, c’est historiquement un bassin creusé à la hache dans un tronc d’arbre. Celui où on nous a invités à remplir nos bidons était en pierre mais il était suffisamment vieux pour porter l’ancien nom !

Lorsque nous mangeons notre déjeuner vers 15h30, une personne âgée nous demande en souriant s’il s’agit du repas de midi ou du goûter. C’est bel et bien le repas de midi…

Prochain passage par les collines ou les rives du Rhône ?

Vu l’heure, je suis un peu inquiet pour la suite et l’heure d’arrivée au prochain camping. Deux visions s’affrontent alors. Maxime a mal aux genoux dans les montées et il veut prendre le plat, même s’il reste apparemment environ 28 km à parcourir. De son côté, même si c’est plus physique, Damien pense que Maxime souffrira moins longtemps en empruntant les 15 km vallonnés. Difficile de trancher entre la vision d’un néophyte qui a mal et deux habitués du vélo qui, par définition, ne sont pas à la place du néophyte ! Je propose de suivre le choix de Maxime. Nous nous tournerons vers le plat.

Nous traversons alors la vallée bleue de Montalieu-Vercieu. Maxime a pris de l’avance et Damien et moi discutons avec un couple de cyclistes seniors qui cherchent un pont pour franchir le Rhône. Je leur fais profiter de mon smartphone/pseudo-GPS Nature (via l’appli Viewranger) et nous repartons face au vent. Ils nous rattrapent plus loin et nous dépassent sans effort. Ils s’excusent quand même de la « triche ». En effet, ils sont en vélo à assistance électrique…

Le pont de Sault-Brénaz

A Sault-Brénaz, nous devons franchir les « deux Rhônes » : le cours naturel et le canal. Après le premier, nous suivons la direction de la ViaRhôna quand, un peu décontenancés, nous croisons Maxime qui arrive face à nous. On lui a expliqué que la véloroute suit ici un itinéraire biscornu. En traversant le deuxième pont dans la continuité du premier, on s’évite une prolongation de plusieurs kilomètres. C’est toujours ça de gagné !

Parcours de la ViaRhôna/EuroVelo17 dans les environs de Sault-Brénaz. On voit le détour que fait la véloroute voie verte pour éviter le franchissement du deuxième pont sur le Rhône. Peut-être s’agit-il d’éviter un pont étroit ? De mon point de vue, vu la longueur de ce pont, on peut aisément faire le choix de l’emprunter plutôt que s’engager sur un détour de plusieurs kilomètres ! (capture d’écran du site officiel de la ViaRhôna- rando vélo d’Aix-les-Bains à Lyon)

Avant Hières-sur-Amby, passage à la Balme-les-Grottes

Nous roulons plus fort. Face au vent, il faut s’organiser et prendre la roue.

Avant d’arriver à Hières-sur-Amby, nous passons à proximité des grottes de la Balme. Malheureusement, pas le temps de visiter. Nous risquons d’arriver tard au camping. Pour compenser, voici une présentation vidéo sur Youtube de ce lieu exceptionnel que la plupart des lyonnais auront probablement fait en sortie scolaire au moins une fois dans leur enfance !

Arrivée à Hières-sur-Amby

Après une journée éprouvante, nous voilà enfin au camping de Hières-sur-Amby. Nous discutons avec Jean-Claude, le gérant. Lui aussi est cycliste. Il s’investit beaucoup dans son camping et croit au tourisme à vélo. Il a installé de son propre chef quelques uns des panneaux provisoires qu’on a croisés juste avant d’arriver. En effet, dès que la voie verte s’arrête à Saint-Sorlin-en-Bugey, à l’approche de Lagnieu, le balisage s’arrête lui aussi !

Nous adoptons notre ordre d’installation habituel : montage de tente, douche puis repas. Nous voilà donc partis vers le centre du village. D’après Jean-Claude, on y trouvera un snack qui ne ferme pas tôt. Effectivement, nous arrivons 20 minutes avant la fermeture. Mais le rideau est baissé. Nous sommes un peu inquiets. Il n’y a rien d’autre dans les environs. La fenêtre est ouverte. Damien entame la conversation. Avec peu de clients, ils ont commencé à fermer mais pas de problème pour trois pizzas. Ils proposent de nous installer derrière avec des habitués. On passe un moment convivial et le patron nous offre un verre de rosé. On se dit que ce petit groupe assure une vie de village. ça met probablement un rayon de soleil dans l’univers des petits villages qu’on n’imagine pas toujours rose du côté de l’emploi…

Jour 4 – De Hières-sur-Amby à Lyon sans passer par le parc de Miribel-Jonage

Dernier matin : prêts avant 10h ?

Aujourd’hui, c’est le dernier jour. Il nous reste à peu près autant de route qu’hier et personne ne veut arriver trop tard à Lyon. On se dit que c’est le bon jour pour partir avant 10h. Raté ! On décolle à 10h30 environ. Nous nous étions levés suffisamment tôt mais il faut dire que la condensation et la rosée ont bien mouillé les tentes. Et au petit-déjeuner, Corinne aura été bavarde !

Une portion de ViaRhôna pas enthousiasmante

Jean-Claude ne nous a pas trompés sur la marchandise. La portion de ViaRhôna que nous empruntons est provisoire et ça se sent. On traverse des villages sur des routes vallonnées. Et on alterne avec des portions caillouteuses. Par chance, personne ne crèvera ! Et lorsqu’on veut éviter ces portions, on réalise que l’alternative est une départementale qui reçoit un gros trafic, y compris de poids-lourds…

Afin de ne pas dépasser les 50 km prévus par jour, nous avons décidé hier soir que nous ne prendrions pas la plus intéressante des portions pour rejoindre Lyon, c’est-à-dire la voie verte du parc de Miribel-Jonage aux Berges du Rhône. A la place, au nord de l’aéroport Lyon Saint-Exupéry, nous nous ferons guider par Géovélo pour rejoindre à Meyzieu la piste cyclable qui longe la ligne de tram T3.

Bye bye la ViaRhôna !

Après Villette-d’Anthon, arrivés au nord de l’aéroport, entre Pusignan et Jons, plutôt que de remonter vers Jons, nous lançons le guidage de Géovélo. C’est l’heure des au-revoir. Du moins, pour la ViaRhôna !

Géovélo nous fait passer sur des routes assez pratiques à vélo. Elles sont destinées en premier lieu aux engins agricoles mais on voit qu’elles ont d’autres usages. Les fossés sont jonchés de déchets. Après les environnements que nous avons traversé, c’est décevant. L’autre déception, c’est le guidage vocal de Géovélo. Rapidement, alors que le guidage visuel fonctionne toujours, la voix ne s’exprime plus. ça m’était déjà arrivé en Bretagne. Il faudra tester de nouveau car cette fonctionnalité est bien pratique pour se concentrer sur son environnement !

Avec le recul, je me dis que que ces chemins agricoles feraient d’excellents « REV des champs » (« REV » = Réseau Express Vélo). L’hiver et/ou en cas d’intempéries, ils ne sont peut-être pas très agréables mais aux beaux jours, on a là des voies vertes à disposition pour avaler les kilomètres tout en étant séparé des voitures. Le passage de long de la D303, notamment, m’a marqué avec ses haies d’arbres qui cachent la route et protègent un peu du bruit.

« Grand Lyon, la métropole », l’arrivée

L’entrée dans métropole de Lyon par la zone industrielle de Meyzieu ne fait pas rêver le touriste à vélo mais il faut bien accéder à la piste cyclable…

C’est l’heure de manger. Malgré le soleil radieux, nous nous demandons où nous pourrons trouver un lieu agréable. Il ne nous reste que 14 km à parcourir le long de la portion commune aux lignes TCL T3 et Rhônexpress !

Nous trouvons enfin un endroit acceptable. Nous étalons les tentes pour qu’elles sèchent bien avant de retrouver le placard ce soir. Un dernier pique-nique et c’est reparti pour la seule et unique portion dans un environnement métropolitain…

Conclusion

De mon côté

Je suis prêt à repartir ! Chaque expérience est riche d’enseignements mais celle-ci, par sa nouveauté, m’amène de nombreuses réflexions. Je commence notamment à chercher le matériel complémentaire pour optimiser mon rangement dans les sacoches.

J’essaie également de trouver une solution pour faire supporter moins de charge à ma roue arrière. Si j’ai eu droit à deux rayons cassés ces derniers temps, c’est qu’il y a probablement un souci quelque part… Je réfléchis à ce qui pourrait être le mieux : installer un porte-bagage avant et acheter la paire de sacoches correspondante ? Ou plutôt acheter une housse de transport vélo et recourir à ma troisième roue ExtraWheel, même si c’est peut-être plus contraignant, notamment dans le train ?

Pour mes compagnons de voyage

Damien aurait vraiment apprécié de faire du camping sauvage et avoir un rythme un peu plus rapide, à la façon de ce que je fais habituellement avec Marc. Je vais lui proposer de partir une prochaine fois ensemble sur ces bases.

Je ne sais pas ce qu’en pense Maxime. Reste à lui demander !

Les avis

Cette rando avait une forme différente des précédentes. Nous avons « consommé des prestations » (camping, restauration…). Les avis sur ces prestations feront l’objet d’un article dédié.

Rappel

Comme pour l’ensemble des articles de ce blog, je n’ai eu aucun contact d’aucune sorte avec les marques éventuellement citées. Le cas échéant, j’ai acheté sur fonds propres les produits ou services évoqués.

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