Vous préparez une rando à vélo dans votre région et souhaitez vous y rendre en train ? En TER, c’est envisageable !
Rando vélo « régionale » ?!
Qu’entend-on par « rando vélo régionale » ? Une rando dans un rayon de moins de 250 km (ou 300, soyons fou !) de votre point de départ. C’est une liaison que vous pourrez théoriquement réaliser en France avec un train TER, maximum deux. Le périmètre de cet article va donc concerner les trains TER. Pour des déplacements plus longs, vous trouverez votre bonheur avec la série consacrée à la problématique du voyage en train avec un vélo non démonté. Vous vous tournerez peut-être vers les Intercités, voir les trains de nuit (ou ce qu’il en reste).
Vélo non démonté dans les TER, une situation stable
La régionalisation des trains à vocation régionale a été actée au tournant de l’An 2000. Depuis cette époque, il est permis de monter avec son vélo non démonté dans les TER. L’accès ne nécessite pas de réservation et n’occasionne pas de surcoût. Pratique ! Attention, tout de même, car vous ne pourrez pas nécessairement prendre n’importe quel train « au pied levé ».
Premier rappel : ce sont les vélos « simples » qui sont acceptés et eux uniquement. Pas question de monter sa carriole ou son tandem ! Là, il faudra trouver d’autres solutions…
Un service pratique mais parfois victime de son succès
Dans les TER, le vélo est victime de son succès. Sur les liaisons périurbaines, aux heures de pointe, il est fréquent de ne pas trouver de place pour accrocher son deux-roues. Dans ce cas, vous devrez attendre le train suivant. Le premier conseil est donc évident : évitez les heures de pointe (et en particulier le lundi matin ou le vendredi soir) !
Le problème concerne aussi certaines destinations touristiques. Le succès du voyage à vélo (non démonté) ne se dément pas. Face à une affluence ingérable, certaines Régions expérimentent l’interdiction des vélos non démontés sur certains services les week-ends et jours fériés. Voilà qui donnera certainement plus de lisibilité à l’offre (ironie)…
Pourtant , d’autres pistes sont envisageables. « La Loire à vélo » ou EuroVelo 6 est probablement la plus connue des « véloroutes voies vertes » en France. Son impact touristique est bien identifié. Afin de l’amplifier, deux Régions (Centre-Val de Loire et Pays-de-Loire) se sont entendues pour faire circuler des trains spécialement aménagés pour accueillir les vélos… jusqu’au tandem. La « Vélodyssée » étant également une EuroVelo majeure (numérotée « l »), on espérera que la Région Nouvelle-Aquitaine prendra acte de ce succès et développera un service équivalent. L’enjeu est double : développer le tourisme et améliorer le confort de l’ensemble des usagers des TER. Pour la Vélodyssée, ce sont les liaisons des lignes Nantes – La Rochelle – Bordeaux et Bordeaux – frontière espagnole qui sont concernées.
De nouvelles liaisons TER ?
Avec la décentralisation de 2014/2015, l’Etat pousse les Régions directement ou indirectement à assurer sur leurs fonds propres des dessertes qui relevaient jusqu’à présent des Intercités. Avec la fusion de Régions, une ligne Intercités peut désormais s’inscrire dans une seule et même Région administrative. Il est ainsi probable que le phénomène de transfert s’accentue.
Par ailleurs, les Régions se sont entendues depuis de nombreuses années pour proposer des liaisons pertinentes pour le voyageurs au-delà de leur périmètre. Il y a ainsi depuis longtemps des TER Angoulême – Bordeaux ou Angoulême – Limoges. Les réflexions sont même allées plus loin. Plutôt que de proposer des liaisons Dijon – Paris et Dijon – Lyon, des accords ont été passés. On peut faire Paris – Lyon en train express régional. Le trajet est évidemment plus long qu’en TGV (entre 5h et 5h20) mais il est moins cher. Et, pour ce qui nous concerne ici, il permet de voyager avec son vélo sur une liaison où ça n’est pas possible autrement sans faire de correspondance à Dijon !
Conclusion
La rando vélo régionale avec voyage en TER est sans doute la façon la plus facile de démarrer le voyage à bicyclette. Sans réservation, sans surcoût, sans obligation d’acheter une housse, ni de démonter votre matériel, vous pourrez emmener avec vous votre deux-roues. N’oubliez pas qu’on ne parle ici que de vélos « classiques » (ni tandem, ni remorque). Cependant, faites bien attention aux cas particuliers : évitez les heures de pointe et vérifiez bien grâce aux moteurs de recherche d’itinéraires sur Internet (ou au guichet en gare) qu’il n’y a pas de restriction sur l’accueil des vélos. Bon voyage !