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Trains de nuit : Une solution pour une rando vélo ?

L'Orient Express, un train mythique qui structure l'imaginaire des trains de nuit. Acceptait-il les vélos non démontés ?! (photo de Neal S issue de http://fr.freeimages.com)

L'Orient Express, un train mythique qui structure l'imaginaire des trains de nuit. Acceptait-il les vélos non démontés ?! (photo de Neal S issue de http://fr.freeimages.com)

Vous préparez une rando loin de chez vous et souhaitez vous y rendre en train ? Les trains de nuit sont-ils la solution ? Alors qu’on supprime progressivement les derniers circulant en France, peut-être bien !

Pourquoi des trains de nuit pour une rando vélo ?

Pour des déplacements courts en France, on peut trouver son bonheur avec la série consacrée à la problématique du voyage en train avec un vélo non démonté et notamment les articles consacrés aux TER et Intercités. Mais au-delà ? Que faire lorsqu’on doit se rendre loin et que les TGV (ou leurs équivalents internationaux) ne prennent pas les vélos ? Comment faire pour éviter les multiples correspondances ? Sur le papier, le train de nuit est LA solution. On part le soir avec son vélo et on arrive le lendemain frais et dispo (ou presque) à destination. Mais qu’en est-il vraiment ?

Les trains de nuit dans l’imaginaire

Lorsque la distance à parcourir est longue, enchaîner les TER est risqué. En effet, en cas de retard d’un des trains, on peut rater la correspondance. De plus, on stresse. Et les trains s’arrêtent dans de nombreuses gares, rallongeant d’autant la durée du trajet… Traverser la France dans la journée devient alors compliqué. C’est pour cette raison que les trains de nuit étaient jadis développés ! Ils permettaient de mettre à profit son temps de repos pour se déplacer. Mais dans mon esprit, ils étaient plutôt à rattacher aux « trains de croisière ». Pour moi, il s’agissait de voitures aménagées confortablement et de façon plus ou moins luxueuse. Le représentant le plus mythique de cette catégorie était bien sûr l’Orient Express.

L'Orient Express, un train mythique qui structure l'imaginaire des trains de nuit. Acceptait-il les vélos non démontés ?! (photo de Neal S issue de http://fr.freeimages.com)

Les trains de nuit dans la réalité

Le coût et le confort

Dans la réalité, un train de nuit propose différentes solutions de couchage (du siège inclinable à la couchette en cabine, parfois individuelle). Le trajet coûte plus cher qu’un train comparable de jour. C’est logique, ne serait-ce que pour le matériel roulant spécifique ou encore l’accompagnement supplémentaire à bord. Il y a en effet plus de personnel et il faut logiquement le payer en heures de nuit ! Cependant, si on compare à une nuit passée à l’extérieur (hôtel ? chambre d’hôte ? AirBnB ?), la dépense semble plus raisonnable.

Les trains de nuit français sont en voie de disparition

Il n’y a pas si longtemps…

Il n’y a pas si longtemps (année 2000), il existait de nombreux Intercités de nuit, un temps appelés « Lunéa ».

Carte du réseau de trains de nuit français Lunéa en 2007 (Par MJSmit — Travail personnel, Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=2558917)

De nos jours

Malheureusement, hormis pour voyageurs à vélo, cette solution semble attirer de moins en moins de monde. Il faut dire qu’en France, l’attractivité de l’offre a décliné :

Dans ces conditions, depuis la fin des années 2000. Les lignes ferment les unes après les autres. France 2 nous en donne un aperçu :


Vidéo France2 : Voyager de nuit en train

De nouvelles fermetures annoncées à l’été 2016

Dernier événement en date : un sursis de quelques mois avec appel à manifestation d’intérêt de l’état pour certaines lignes. Constatant qu’aucune entreprise n’était prêt à assurer les services concernés sur fonds propres, les lignes ferment. Il ne reste aujourd’hui plus que des services pour lesquelles il n’y a pas d’alternative. Ces dessertes sont :

Hors des gares concernées, en France, point de salut ! Attendons de voir si les prestations évoluent, y compris la commercialisation…

Une offre étrangère de trains de nuit au départ ou à destination de Paris (ou Nice) dans le même état ?

Vers/depuis l’Allemagne

La tendance n’est pas propre à la France. Les liaisons vers l’Espagne, la Suisse ou l’Italie ferment également progressivement. La plupart n’existent même déjà plus. Cependant, au moment où la SNCF fermait ses lignes, du côté de l’entreprise publique ferroviaire allemande Deutsche Bahn, on faisait le même constat : la fréquentation baissait. Plutôt que d’arrêter les services, la DB avait tenté de les relancer en investissant. Le service CityNightLine avait alors été commercialisé avec des prestations supérieures à ce qu’on a pu connaitre sur les Intercités de nuit :

Pour l’avoir emprunté en 2011 entre Paris et Munich, je peux témoigner que ce service était plus confortable que celui de la SNCF à la même époque. Malheureusement, il ferme également.

Moscou – Nice (et Train Bleu Paris – Nice)

Une liaison Moscou – Nice est assurée par une compagnie russe avec des voitures RZD.  Des voitures-lits issus de ces trains sont louées par la SNCF. Elles sont utilisées à titre d’essai à la place des voitures de 1ère classe sur le Train Bleu (Parie – Nice – Paris). Espérons que la communication suivra…

Intérieur d’une voiture-lits russe RZD en test par la SNCF sur le Train Bleu (Paris – Nice – Paris) à la place des voitures de 1ère classe depuis le 2 juillet 2016. (image affichée par lien depuis http://transportrail.canalblog.com/archives/2016/06/27/34018286.html)

Un nouvel espoir venu d’Autriche ?

Ce sont désormais les Autrichiens (entreprise ÖBB) qui se lancent. Leur nouvelle offre va ajouter à la liste ci-dessus le confort moderne (prises 230V et connexion Wifi). Vu les premières photos des aménagements envisagés, on veut y croire !

Maquette taille réelle de l’aménagement des futurs trains de nuit gérés par ÖBB, l’entreprise nationale de trains en Autriche, pour prendre la relève de CityNightLine de la Deutsche Bahn et Lunea / Intercités de nuit de la SNCF. (image en lien depuis le site officiel ÖBB)
Plutôt que des compartiment de couchettes, des cabines individuelles seraient proposées. (image en lien depuis le site officiel ÖBB)
Illustration ici de la cabine à moitié fermée. (image en lien depuis le site officiel ÖBB)

Espérons pour nos futurs voyages à vélo européens qu’ils réussissent et proposent rapidement des départs/arrivées depuis la France… sans oublier les vélos !

Conclusion

Pour de longues distances avec son vélo non démonté, le train de nuit était une solution intéressante. Malheureusement, les lignes ferment après les autres. Si on souhaite voyager d’une traite en évitant l’avion, il reste à investir dans une housse de 120 x 90 et démonter son vélo… En espérant que le développement du voyage à vélo et le souci de limiter son impact environnemental puissent permettre à de nouvelles offres d’apparaitre…

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